Quoi de plus banal qu’un chant de Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) ?
Cet oiseau (un des plus petits d’Europe) est présent partout chez nous, y compris dans les villes, dès lors qu’il arrive à trouver des espaces embroussaillés, ponctués de buissons et d’arbustes. Son chant puissant, éclatant, est surtout formé d’une succession de motifs répétés, de trilles. En l’écoutant plus attentivement, on se rend compte que certains motifs prennent la forme de glissandos très rapides. Tellement rapides que notre oreille a bien du mal à les traiter. Mais que se passe-t-il lorsque l’on s’amuse à ralentir un enregistrement ? Notre perception change du tout au tout… et nous saisissons alors que le Troglodyte nous livre, chaque jour du printemps, inlassablement, sous nos fenêtres et sans que nous y prêtions attention, une performance sonore extraordinaire, que bien peu d’animaux sur Terre sont capables d’égaler.
Dans la séquence ci-contre : deux phrases en vitesse normale, une phrase ralentie sur un octave, puis sur trois octaves.
Photos : © Benoit Henrion